Les indicateurs qui influencent les taux du crédit hypothécaire

Dans le cadre d’un crédit hypothécaire, il est essentiel de comprendre les indicateurs macroéconomiques qui influencent leur évolution. Trois éléments sont particulièrement déterminants : les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), l’Euribor et l’OAT (Obligation Assimilable du Trésor).

Les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne

Les taux directeurs fixés par la BCE orientent le coût de l’argent pour l’ensemble des établissements bancaires de la zone euro. En période d’inflation forte, la BCE a tendance à relever ses taux afin de freiner la hausse des prix. À l’inverse, lorsqu’elle constate une baisse de l’inflation, elle peut choisir d’assouplir sa politique monétaire pour stimuler l’économie.

C’est précisément ce que nous observons actuellement : la BCE amorce une baisse progressive de ses taux directeurs, dans un contexte où l’inflation est encore élevée. Cette orientation rend le crédit moins onéreux pour les banques, ce qui peut à terme se traduire par une détente sur les taux proposés aux emprunteurs.

L’Euribor, baromètre des taux variables

L’Euribor correspond au taux auquel les banques se prêtent de l’argent entre elles à court terme. Il sert de référence à de nombreux crédits à taux variable, y compris certains prêts hypothécaires.

Malgré la baisse récente des taux directeurs, l’Euribor poursuit sa progression, alimentée par des anticipations prudentes des marchés et une certaine inertie dans les mécanismes interbancaires. Cette tendance haussière peut entraîner une revalorisation des taux variables indexés sur l’Euribor, et donc une hausse des mensualités pour les emprunteurs concernés.

L’OAT, repère pour les taux fixes

L’OAT (Obligation Assimilable du Trésor) à 10 ans représente le taux auquel l’État français emprunte sur les marchés à long terme. Cet indicateur est souvent utilisé comme référence pour les prêts à taux fixe, notamment dans le cadre des crédits immobiliers et hypothécaires.

En 2025, l’OAT est orienté à la hausse, traduisant les craintes des investisseurs face à la dette publique et à l’évolution future de la capacité de la France à réduire son déficit. Cette augmentation se répercute mécaniquement sur les taux fixes proposés par les banques.

Évolution des taux de crédit en France : une tendance encore contrastée

L’évolution des taux de crédit en France dépend à la fois des décisions des banques centrales, des indicateurs économiques de marché (comme l’OAT et l’Euribor), et du positionnement stratégique des banques qui proposent des financements en France. En 2024 et début 2025, ces taux ont connu des phases de tension. Si certains indicateurs économiques, comme l’inflation, montrent des signes d’accalmie, d’autres facteurs inquiètent. La situation politico-économique nationale ne rassure pas, ayant, mécaniquement, une incidence sur les taux de crédit.

Des taux en forte hausse entre 2022 et 2023

À la suite du retour de l’inflation en Europe, les taux de crédit qu’ils soient immobiliers, à la consommation ou les prêts de trésorerie assortis de garanties hypothécaires, ont fortement augmenté à partir de 2022. En réponse à l’inflation, la Banque Centrale Européenne a acté plusieurs hausses de ses taux directeurs, rendant l’accès au crédit plus coûteux pour les emprunteurs.

Entre 2022 et fin 2023, les taux moyens des crédits immobiliers sont passés de moins de 2 % à plus de 4 %, impactant directement le pouvoir d’achat immobilier des ménages comme la stratégie patrimoniale des emprunteurs.

2024-2025 : une stabilisation, mais à des niveaux élevés

En 2024, les taux ont atteint un plateau, et les premières baisses marginales sont apparues au printemps 2025 avec le tournant amorcé par la BCE. Toutefois, la baisse reste très progressive, car les banques restent prudentes face à un contexte économique encore incertain : croissance molle, inflation pas encore totalement maîtrisée, contraintes réglementaires plus strictes.

En juillet 2025, les taux moyens pratiqués pour les crédits immobiliers à taux fixe sur 20 ans se situent autour de 3,80 % à 4,10 %, selon les profils. Les taux des crédits hypothécaires, eux, peuvent différer légèrement, selon la nature du projet et les garanties apportées.

En juillet 2025, alors que la BCE a annoncé suspendre la baisse des taux du fait des risques sur les droits de douane, les taux des crédits immobiliers repartaient progressivement à la hausse.

Vers une détente à moyen terme ?

Les signaux envoyés par la Banque Centrale Européenne, conjugués à la baisse attendue de l’inflation d’ici fin 2025, laissent espérer une normalisation progressive des taux de crédit. Néanmoins, le retour à des niveaux historiquement bas (1 à 2 %) n’est pas envisagé. En effet, la moyenne des taux de crédit immobilier sur le long terme (20 ans) est proche des 3 / 3,5% hors assurance.

Les taux des prêts de trésorerie avec une garantie hypothécaire ont été revus à la hausse au 1er juillet. Pour les emprunteurs souhaitant utiliser leur patrimoine immobilier comme levier de financement, il peut être judicieux de se positionner dès à présent, en bénéficiant d’une stratégie adaptée à leur situation patrimoniale, même dans un environnement de taux encore élevé.

Pour aller plus loin :

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