La soulte est une somme d'argent versée par un indivisaire à un autre pour racheter ses parts de l’indivision sur un bien immobilier. Elle intervient lorsqu’un copropriétaire souhaite obtenir la pleine propriété du bien, en contrepartie du rachat des droits de l’autre partie. Ce mécanisme est fréquent lors de divorces, de successions ou de séparations entre personnes ayant acquis un bien en indivision.

La soulte permet donc d’équilibrer le partage tout en assurant la sortie d’un des copropriétaires de l’indivision. Elle obéit à des règles précises, notamment en matière de calcul, de modalités de paiement et de financement.

Quelles sont les règles à respecter pour payer une soulte ?

Lorsque vous ne pouvez pas régler immédiatement la soulte, plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Négociation d’un échéancier : Vous pouvez convenir avec l’autre partie d’un plan de paiement échelonné. Toutefois, il faut rester vigilant, car la valeur du bien immobilier peut évoluer. Si elle varie de plus de 25 %, le montant de la soulte pourra être revu, sauf accord contraire stipulant un montant fixe.
  • Prêt hypothécaire : Ce type de financement permet d’obtenir des liquidités en mettant en garantie un bien immobilier. Il n’impose ni limite d’âge, ni questionnaire médical, et ne nécessite pas de changer de banque.

Comment est calculé le montant de la soulte ?

Le montant de la soulte se détermine en fonction :

  • De la valeur actuelle du bien (établie par un expert ou un notaire),
  • Du pourcentage des parts détenues par les indivisaires,
  • Et du capital restant dû en cas de crédit hypothécaire encore actif.

Formule de calcul d’une soulte sans crédit :

Dans le cas d’une succession, l’un des héritiers souhaite acheter les parts de son frère pour devenir le seul propriétaire du bien estimé 1 000 000€.

Montant de la soulte à verser :

1 000 000 / 2 = 500 000€

Formule de calcul d’une soulte avec crédit :

(Valeur totale du bien x part à racheter) = montant de la soulte à verser

Dans le cas d’un divorce, l’un des ex-conjoints souhaite obtenir la pleine propriété de leur bien expertisé à 1 600 000€ sur lequel il reste 500 000€ de crédit restant dû.

Montant de la soulte à verser à l’ex-partenaire :

(1 600 000 – 500 000) / 2 = 550 000€

Quelles sont les étapes du rachat d’une soulte ?

Voici les grandes étapes à suivre pour racheter une soulte :

1. Évaluation du bien

Un notaire ou un expert immobilier détermine la valeur réelle du bien, indispensable pour calculer la soulte. 

2. Accord entre les parties

Si les parties s’accordent sur la valeur et le montant à verser, le processus peut être rapide. En cas de désaccord, un notaire ou un expert judiciaire peut intervenir.

3. Demande de financement

Le rachat peut nécessiter un prêt hypothécaire. Il sera alors soumis aux mêmes critères que tout autre crédit immobilier (revenus, capacité d’emprunt, garanties...).

4. Passage chez le notaire

Le transfert de propriété et le partage doivent être officialisés par un acte notarié, notamment en cas de divorce (liquidation du régime matrimonial). Si le rachat de soulte intervient après une succession, la dévolution successorale et donc le paiement d’éventuels droits de succession doit être terminée pour procéder à cette nouvelle opération.

5. Versement de la soulte

La soulte peut être réglée en une seule fois ou selon un échéancier, selon les conditions négociées ou imposées.

6. Frais annexes à prévoir

Les frais de notaire sont à prévoir, ainsi que d’éventuels frais de dossier en cas de recours à un crédit hypothécaire.

Quel est le délai pour payer une soulte ?

Le délai varie selon la nature du partage et le contexte :

1. Accord amiable

Les parties peuvent convenir d’un paiement immédiat ou échelonné sur plusieurs mois ou années.

2. Décision judiciaire

Un juge peut fixer un délai spécifique, tenant compte de la situation financière des parties.

3. Soulte liée à un bien immobilier

Le paiement intervient généralement au moment de la signature de l’acte de partage ou de la vente par-devant notaire.

4. Demandes spécifiques de délai

Si le débiteur éprouve des difficultés financières, il peut solliciter un échelonnement du paiement auprès du juge, en justifiant sa demande.

À quel moment la soulte doit-elle être versée ? 

Selon la situation, plusieurs options existent :

  • Paiement immédiat après la signature de l’acte de partage ou l’homologation judiciaire,
  • Paiement différé dans un délai défini d’un commun accord,
  • Paiement échelonné, avec ou sans intérêts, selon les termes fixés.

Peut-on régler une soulte de manière mensuelle ?

Oui, sous certaines conditions :

  • Accord entre les parties : Un échéancier peut être mis en place en cas d’entente, avec des mensualités définies.
  • Décision judiciaire : Le juge peut autoriser un paiement en plusieurs fois, selon les ressources du débiteur.
  • Crédit hypothécaire : Il permet de transformer le règlement en mensualités régulières selon les modalités du prêt contracté.

Quelles solutions pour financer une soulte ?

Différentes options permettent de disposer des fonds nécessaires :

- Crédit hypothécaire

Il offre des liquidités en contrepartie d’une garantie sur un bien immobilier, avec des durées de remboursement allant de 10 à 25 ans.

- Vente à réméré

Cette technique consiste à vendre temporairement un de ses biens, avec la possibilité de le racheter plus tard à un prix convenu, en obtenant un nouveau financement. Elle permet de disposer rapidement de liquidités tout en conservant un droit de retour.

- Vente avec complément de prix

Vous pouvez vendre un bien immobilier tout en percevant une première partie du capital, comme avance sur la vente (40 % à 60 %), suffisante pour régler la soulte. Le solde (complément de prix) est versé ultérieurement, lors de la vente définitive à l’acquéreur final. Ce mécanisme donne de la flexibilité tout en évitant une précipitation dans la vente.

Quelles sont les conséquences en cas de retard de paiement de la soulte ?

Un retard dans le règlement peut entraîner plusieurs conséquences :

  • Pénalités financières : Des intérêts de retard peuvent être appliqués, selon les termes de l’accord ou la décision judiciaire.
  • Litiges juridiques : Le bénéficiaire de la soulte peut engager une procédure pour obtenir le paiement.
  • Blocage du partage ou de la vente : Tant que la soulte n’est pas versée, la transaction immobilière peut être suspendue.
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