Un divorce entraîne des répercussions financières majeures. Trois postes principaux peuvent apparaître pour l’un des deux ex-conjoint : la pension alimentaire, la prestation compensatoire et la soulte lors du partage des biens. Ces charges varient selon plusieurs critères : niveau de ressources, besoins des bénéficiaires, durée du mariage ou encore valeur du patrimoine. Elles peuvent résulter d’un accord amiable ou d’une décision judiciaire.
Les principaux frais liés à un divorce
Pension alimentaire
La pension alimentaire est une somme versée par l’un des parents pour contribuer à l’entretien et à l’éducation des enfants.
Son montant dépend :
- des revenus de celui qui la verse,
- des besoins concrets de l’enfant,
- du mode de résidence (exclusive ou alternée).
Le ministère de la Justice propose une grille indicative et un simulateur pour estimer son montant.
Prestation compensatoire
La prestation compensatoire vise à compenser une différence notable de niveau de vie entre les ex-époux.
Elle est généralement versée sous forme de capital, mais peut aussi prendre la forme d’une rente.
Son régime fiscal diffère selon le mode choisi : par exemple, un versement en capital dans les 12 mois peut ouvrir droit à une réduction d’impôt.
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Le saviez-vous ?
- La prestation compensatoire vise à limiter les inégalités de niveau de vie après la séparation.
- La pension alimentaire peut être ajustée si les revenus ou les besoins des parties évoluent.
Soulte
La soulte est la somme versée par un des ex-époux afin de racheter la part de l’autre sur un bien détenu en indivision, qu’il s’agisse de la résidence principale ou d’un autre bien (résidence secondaire ou investissement locatif).
Son montant et ses modalités sont validés par un notaire, qui évalue la valeur du bien et répartit équitablement les parts. Ce mécanisme est fréquent lors du partage d’un logement familial.
À savoir
Le coût global d’un divorce intègre les honoraires d’avocat, de notaire et de procédure. Les honoraires d’avocats sont libres et fixés directement entre le professionnel et son client.
Quelles solutions pour financer sans vendre son patrimoine ?
Recourir à un crédit hypothécaire
Le crédit hypothécaire est un prêt garanti par une hypothèque sur un bien immobilier. Contrairement à une vente, le propriétaire conserve son logement : le bien sert uniquement de garantie pour la banque.
Cas fréquents :
- Financer une prestation compensatoire en capital,
- Racheter une soulte pour conserver la résidence familiale,
Deux formules principales :
- Crédit hypothécaire amortissable : remboursement progressif du capital et des intérêts, sur une durée de 10 à 25 ans.
- Crédit hypothécaire in fine : paiement uniquement des intérêts durant 5 à 10 ans, puis remboursement intégral du capital à l’échéance.
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Une avance sur la vente d’un bien
- Vente avec complément de prix : dans le cas où les ex-conjoints décident de vendre un bien immobilier, ils peuvent obtenir une avance sur la vente du bien, en attendant la signature de l’acte authentique de vente à un acquéreur final. Ils toucheront ainsi le complément du prix du vente, c’est à dire la différence entre le prix final de vente et le montant de l’avance octroyée. Cette solution peut ainsi permettre à l’un des ex-époux de déménager le temps que le bien soit vendu.
Exemple concret : prestation compensatoire et rachat de soulte à Paris
Mariés depuis 18 ans, Charles et Anne décident de divorcer. Propriétaires de leur résidence principale à Paris d’une valeur de 2 millions d’euros, d’une résidence secondaire à Anglet d’une valeur de 700 000 € et d’un appartement à Megève d’une valeur d’un million d’euros. Parce que leur différence de revenus est importante, le juge attribue la moitié du logement familial à Anne ainsi que la résidence secondaire à Anglet et fixe une prestation compensatoire de 300 000 € afin d’équilibrer les niveaux de vie.
Charles se retrouve alors confronté à une double obligation : verser la prestation compensatoire et racheter la part de son ex-épouse sur la résidence principale. Le montant total à financer s’évalue à 1 300 000 €.
Montage de financement :
En comprenant les frais liés au divorce et à l’opération (avocat, notaire …), Charles a besoin de financer 1 500 000 €. Il apporte donc en garantie la résidence principale à Paris et l’appartement à Megève.
Deux modalités sont envisageables pour le crédit : amortissable sur 20 ans ou in fine sur 10 ans. Le crédit hypothécaire permet de régler la soulte et la prestation compensatoire tout en conservant l’intégralité du patrimoine immobilier.
FAQ – Divorce et financement
Quelle différence entre pension alimentaire et prestation compensatoire ?
La pension alimentaire concerne l’entretien des enfants, tandis que la prestation compensatoire vise à réduire les écarts de niveau de vie entre ex-époux.
La prestation compensatoire est-elle déductible fiscalement ?
Oui, si elle est versée en capital dans les 12 mois, elle ouvre droit à une réduction d’impôt. Sous forme de rente, elle est imposable chez le bénéficiaire et déductible chez le débiteur.
Qu’est-ce qu’une soulte et comment l’évaluer ?
Il s’agit de la somme payée pour racheter la part de l’autre sur un bien indivis. Son montant est calculé par un notaire.
Un crédit hypothécaire implique-t-il de vendre son bien ?
Non. L’hypothèque sert uniquement de garantie. Le bien reste la propriété de l’emprunteur tant que le prêt est remboursé.
Les points à retenir
- Un divorce entraîne trois principaux frais : pension alimentaire, prestation compensatoire et soulte.
- Le crédit hypothécaire est une solution efficace pour financer ces charges sans vendre son bien.
- Des alternatives existent : vente en nue-propriété ou prêt viager hypothécaire.
- La fiscalité diffère selon le mode de versement de la prestation compensatoire.
- Chaque situation doit être étudiée avec un notaire et des experts en financement pour sécuriser la stratégie patrimoniale.
